Lorsqu’on parle de prévention du cancer, on pense souvent à des facteurs alimentaires, environnementaux, ou à des dépistages réguliers. Mais une nouvelle étude démontre que l’exercice physique joue un rôle crucial, particulièrement pour les patients ayant survécu à un cancer du côlon. Selon une équipe de chercheurs, pratiquer une activité physique peut non seulement améliorer la qualité de vie des patients, mais aussi réduire considérablement le risque de récidive du cancer. Explication.
Des chercheurs déterminés à tester l’impact de l’exercice sur la récidive du cancer colorectal
L’étude en question, publiée dans le New England Journal of Medicine, a suivi près de 900 patients issus de six pays différents pendant plusieurs années, après leur traitement par chimiothérapie pour un cancer colorectal. Les chercheurs ont divisé ces patients en deux groupes : un groupe témoin, qui suivait les soins standards post-traitement, et un autre groupe qui a suivi un programme d’exercice physique personnalisé pendant trois ans.
Ce programme d’exercice comprenait des exercices adaptés à chaque participant, avec des séances de coaching régulières et un suivi avec des professionnels du fitness. Le but était de déterminer si l’activité physique régulière pouvait avoir un effet direct sur les chances de récidive du cancer et sur la survie des patients.
Des résultats impressionnants
Les résultats ont été, pour le moins, saisissants. Selon les chercheurs, les patients du groupe ayant pratiqué des exercices physiques ont connu une réduction de 28 % des récidives de cancer et une baisse de 37 % du nombre de décès. Des chiffres qui témoignent de l’impact positif de l’exercice sur la santé post-cancer.
Les participants ont été invités à effectuer une activité physique modérée, principalement de la marche rapide, pendant environ 45 minutes, quatre fois par semaine. En analysant les résultats, les chercheurs ont constaté que 90 % des patients ayant pratiqué l’exercice étaient restés sans récidive de cancer pendant cinq ans, contre seulement 74 % dans le groupe témoin, qui n’avait pas suivi le programme d’exercice.
Ce qui est encore plus fascinant, c’est que ces résultats positifs se sont maintenus grâce à un suivi constant des patients. Au début de l’étude, les participants avaient des rendez-vous toutes les deux semaines avec leur coach, puis tous les mois. Ce soutien régulier a été crucial pour maintenir leur motivation, même après la fin des traitements.
Le lien de causalité entre activité physique et récidive du cancer du côlon
Les scientifiques sont parvenus à une conclusion importante : cette étude fournit la première preuve solide que l’exercice physique n’est pas simplement associé à de meilleurs résultats, mais qu’il améliore réellement les taux de survie des patients atteints de cancer. Bien que des recherches antérieures aient montré une corrélation entre l’activité physique et des résultats positifs en matière de cancer, ce premier essai contrôlé randomisé établit un lien de causalité, prouvant ainsi que l’exercice peut directement contribuer à la survie des patients.
Si cette étude est un pas important, les chercheurs précisent cependant qu’ils n’ont pas encore étudié l’impact de l’exercice sur d’autres types de cancer, comme ceux du sein, de la prostate ou des poumons.
Comment l’exercice affecte-t-il le risque de cancer colorectal ?
Les mécanismes biologiques sous-jacents qui expliquent ces résultats positifs restent partiellement flous, mais les chercheurs supposent que l’exercice physique agit sur plusieurs processus biologiques fondamentaux qui sont liés à la progression du cancer. Parmi ces facteurs, on retrouve la sensibilité à l’insuline, l’inflammation et les réactions immunitaires, tous des éléments impliqués dans le développement et la progression du cancer colorectal.
Des recherches supplémentaires, notamment sur les échantillons sanguins des participants, sont en cours pour mieux comprendre ces processus et leurs effets. Mais, selon les chercheurs, il est évident que l’exercice physique joue un rôle majeur dans la régulation de ces facteurs et dans la réduction du risque de récidive du cancer.
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