On entend souvent que « bouger, c’est la santé ». Mais quand la passion du sport vire à l’excès, le corps finit par tirer la sonnette d’alarme. Courir tous les jours, enchaîner les séances de musculation sans repos, ou vouloir battre ses records coûte que coûte peut sembler admirable, mais cette pratique intensive n’est pas sans conséquences. Derrière l’image du sportif discipliné, se cache parfois un organisme en souffrance, épuisé par le manque de récupération.
Quand le corps dit stop : le surentraînement
Les spécialistes appellent cela le syndrome de surentraînement. Il survient lorsque la charge d’entraînement dépasse largement les capacités de récupération. Le problème, c’est que l’équilibre ne se rétablit pas du jour au lendemain : la remise en forme peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Et il ne s’agit pas seulement de fatigue passagère. Selon l’INSERM, les conséquences touchent aussi bien la sphère physique que mentale, avec des répercussions parfois lourdes.
L’esprit en première ligne
Contrairement à ce que l’on croit, l’excès de sport ne renforce pas toujours le mental. Au contraire, il peut déclencher de véritables troubles psychologiques : irritabilité, anxiété, voire un risque accru de dépression. On parle souvent de la libération d’endorphines après l’effort, mais quand l’entraînement devient trop fréquent ou trop intense, l’équilibre neurochimique du cerveau peut se dérégler. C’est un peu comme une batterie de téléphone : à force de la solliciter sans la recharger, elle finit par ne plus tenir la charge.
Décisions impulsives et cerveau fatigué
Au-delà de l’humeur, le cerveau cognitif est lui aussi impacté. Des chercheurs de l’INSERM ont montré qu’une activité sportive excessive réduisait l’activité du cortex préfrontal latéral, une zone clé du contrôle cognitif. Concrètement, cela peut se traduire par des décisions impulsives, une tendance à privilégier le plaisir immédiat plutôt que la réflexion à long terme. Cela explique pourquoi certains sportifs intensifs ressentent un brouillard mental ou une baisse de concentration.
Hormones et système immunitaire en déséquilibre
Le sport en excès agit comme un stimulant permanent. Résultat : le corps produit plus de cortisol et d’adrénaline, les hormones du stress. Si ce mécanisme est utile ponctuellement, une hausse prolongée fragilise l’organisme, perturbe le sommeil et peut même favoriser une prise de poids paradoxale.
Autre conséquence documentée par la recherche : le système immunitaire s’affaiblit. Des études ont observé une baisse de la fonction des globules blancs et une diminution de certains anticorps, comme les immunoglobulines. En clair, le sportif surentraîné devient plus vulnérable aux infections : rhumes à répétition, virus qui s’accrochent plus longtemps, fatigue persistante.
L’importance du repos dans la performance
Les médecins du sport insistent : le repos est une partie intégrante de l’entraînement. C’est pendant les phases de récupération que les muscles se reconstruisent, que les hormones se rééquilibrent et que l’esprit retrouve sa clarté. En réalité, vouloir en faire trop peut avoir l’effet inverse de celui recherché : baisse de performance, blessures, et lassitude générale.
En résumé, si le sport reste une clé de la santé, il doit rimer avec modération et équilibre. L’Organisation mondiale de la santé recommande entre 150 et 300 minutes d’activité physique modérée par semaine, un seuil suffisant pour entretenir sa forme sans mettre son corps en péril. Après tout, le meilleur entraînement est celui qui dure dans le temps, et qui laisse au corps l’occasion de respirer.
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